Modifications des matières organiques dissoutes dans la rhizosphère

L'augmentation de la concentration en matières organiques dissoutes dans la rhizosphère tend à modifier la disponibilité des éléments traces et in fine leur phytodisponibilité pour la plante.

Les plantes sont capables de transférer du carbone sous forme de composés organiques des racines vers le sol, phénomène connu sous le nom de rhizodéposition.
Cette rhizodéposition représente un flux de carbone substantiel, puisque 17 % du carbone net photosynthétisé par la plante est injecté dans la rhizosphère, ce qui représente également 50 % du carbone exporté des parties aériennes vers le sol [1]. Environ 30 % de ces rhizodéposats intègrent le pool des matières organiques du sol, dont certaines restent en solution : ce sont les matières organiques dissoutes (MOD).

Sous l’action de la rhizodéposition, il est classique d’observer une augmentation de la concentration en MOD dans la rhizosphère par rapport au sol non rhizosphérique.

Étant donné l’affinité de nombreux éléments traces pour ces MOD, la modification de la concentration en MOD dans la rhizosphère tend à modifier la disponibilité des éléments traces et in fine leur phytodisponibilité pour la plante.

Le RHIZOtest a ainsi été utilisé pour mettre en évidence, d’une part, de telles augmentations des concentrations en MOD dans la rhizosphère et, d’autre part, des modifications substantielles des propriétés complexantes de ces MOD rhizosphériques vis-à-vis des éléments traces [2].

1. Nguyen C 2003 Rhizodeposition of organic C by plants: mechanisms and controls. Agronomie, 23, 375-396.
2. Bravin MN, Garnier C, Lenoble V, Gérard F, Dudal Y et Hinsinger P 2012 Root-induced changes in pH and dissolved organic matter binding capacity affect copper dynamic speciation in the rhizosphere. Geochim. Cosmochim. Acta, 84, 256–268.