Vers la normalisation ISO

Les caractéristiques techniques et méthodologiques du RHIZOtest, ainsi que son application à des problématiques concrètes de terrain ont permis d’initier une procédure de normalisation ISO (Organisation internationale de normalisation) à l’échelle internationale.

Un consensus international a récemment été obtenu sur la définition du concept de biodisponibilité des contaminants dans les sols, permettant ainsi de fixer un cadre directeur pour la sélection et l’application de méthodes d’évaluation de la biodisponibilité [1]. En ce qui concerne plus particulièrement l’évaluation de la phytodisponibilité des éléments traces, un certain nombre de méthodes chimiques et biologiques sont normalisées à l’échelle internationale.

Si les méthodes chimiques sont à l’heure actuelle les méthodes les plus éprouvées pour estimer la phytodisponibilité des éléments traces, leur validation par corrélation avec des mesures biologiques reste toutefois partielle. Par ailleurs, ces méthodes chimiques ne peuvent par définition pas tenir compte de la diversité biologique des réponses observées chez les végétaux supérieurs. Quant aux méthodes biologiques, si quatre biotests sont actuellement normalisés à l’échelle internationale [2–5], ils n’ont été développés que pour évaluer la phytotoxicité (i.e. phytodisponibilité toxicologique) des éléments traces.

Il n’existe donc à l’heure actuelle aucune méthode biologique normalisée permettant d’évaluer le transfert sol-plante (i.e. phytodisponibilité environnementale) des éléments traces en sols contaminés. C’est notamment pour répondre à ce manque méthodologique que le RHIZOtest a été développé en vue de l’obtention d’une normalisation ISO.

Le projet de normalisation du RHIZOtest a été initié en 2010 pour aboutir à la publication de la norme ISO 16198 en 2014 [6]. Le contenu de la norme a été présenté, révisé puis validé par les experts des différentes agences nationales de normalisation adhérentes à l’ISO au cours de 5 scrutins successifs. La norme ISO 16198 précise ainsi :

  • Le matériel à utiliser et le protocole expérimental de mise en œuvre du RHIZOtest
  • Les trois espèces à utiliser prioritairement dans le protocole normalisé et qui tendent à maximiser la phytodisponibilité des éléments traces selon le principe de précaution
  • La procédure analytique permettant de déterminer les trois paramètres de phytodisponibilité, i.e. les concentrations en éléments traces dans les parties aériennes et racinaires et le flux de prélèvement des éléments traces par les plantes
  • Une procédure statistique permettant d’analyser les résultats expérimentaux
  • Les critères permettant de valider une expérimentation en RHIZOtest
  • Les principaux résultats du test interlaboratoire international, ayant permis de déterminer la robustesse, la répétabilité et la reproductibilité du RHIZOtest

1.  ISO 17402 2008 Qualité du sol - Lignes directrices pour la sélection et l'application des méthodes d'évaluation de la biodisponibilité des contaminants dans le sol et les matériaux du sol
2.  ISO 17126 2005a Qualité du sol - Détermination des effets des polluants sur la flore du sol - Essai de détection de l'émergence des plantules de laitue (Lactuca sativa L.)
3.  ISO 22030 2005b Qualité du sol - Méthodes biologiques - Toxicité chronique sur les plantes supérieures
4.  ISO 11269-1 2012a Qualité du sol - Détermination des effets des polluants sur la flore du sol - Partie 1: Méthode de mesurage de l'inhibition de la croissance des racines
5.  ISO 11269-2 2012b Qualité du sol - Détermination des effets des polluants sur la flore du sol - Partie 2: Effets des sols contaminés sur l'émergence et la croissance des végétaux supérieurs
6.  ISO 16198 2014 Qualité du sol - Test végétal pour l'évaluation de la biodisponibilité environnementale des éléments traces pour les plantes