Phytotoxicité du cuivre en sols à antécédents viticoles

Dans le cadre de l’évaluation du risque de phytotoxicité du cuivre pour le blé dur cultivé en sols à antécédent viticole en Languedoc-Roussillon, le RHIZOtest a déjà démontré sa capacité à discriminer le risque pour des sols présentant une large gamme de propriétés physico-chimiques et de niveau de contamination.

La protection de la vigne par l’usage répétée de fongicide à base de cuivre est connue pour générer une contamination des sols en cuivre. En Languedoc-Roussillon où près de 150 000 ha de vigne ont été arrachés puis remplacés par la culture du blé dur, cette contamination des sols se traduit par l’apparition des symptômes de phytotoxicité du cuivre sous forme de chlorose ferrique chez le blé dur.

La phytotoxicité du cuivre étant reconnue comme l’une des principales causes de baisse de rendement chez le blé dur cultivé en sols à antécédent viticole [1], il s’est avéré nécessaire d’estimer le transfert du sol à la plante, i.e. la phytodiponiblité, du cuivre afin d’évaluer le risque de phytotoxicité. La phytodisponibilité du cuivre a ainsi été estimée au laboratoire à l’aide d’une méthode biologique, le RHIZOtest, et d’une méthode physico-chimique, comme la mesure de la spéciation du cuivre dans la solution du sol. Les résultats ont ensuite été comparés à des mesures de référence réalisées directement sur le blé dur cultivé au champ.

De façon surprenante, la phytodisponibilité du cuivre mesurée au champ n’a pas été corrélée au pH des sols et, au contraire, a pu être principalement corrélé à la teneur totale des sols en cuivre. Si les mesures réalisées avec la méthode physico-chimique ont pu être principalement corrélées au pH des sols, les mesures de phytodisponibilité effectuée avec le RHIZOtest ont suivi les tendances observées sur le terrain [2, 3].

Le RHIZOtest s’est donc montré capable de discriminer les sols sur le critère de phytodisponibilité du cuivre en étant sensible aux mêmes propriétés physico-chimiques des sols que celles auxquelles ont été sensibles les mesures de référence réalisées sur le terrain. Ces résultats mettent ainsi en évidence l’intérêt du RHIZOtest pour évaluer la phytodisponibilité des éléments traces en sols contaminés.

1. Braun P, Gilbert E et Mura V 2002 En région méditerranéenne: Diagnostic des accidents du blé dur. Perspectives Agricoles 285, 78-81.
 2. Bravin MN 2008 Processus rhizosphériques déterminants la biodisponibilité du cuivre pour le blé dur cultivé en sols à antécédent viticole. Spécialité : Ecosystèmes, Montpellier SupAgro, 204 p.
3. Bravin MN, Michaud AM, Larabi B et Hinsinger P 2010 RHIZOtest: A plant-based biotest to account for rhizosphere processes when assessing copper bioavailability. Environ. Pollut., 158, 3330-3337.